L’une des premières questions à se poser lorsqu’on souhaite débuter en apiculture c’est : quelle ruche choisir ou quelle est le meilleur modèle de ruche ?
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PREMIERS PAS : LE CHOIX DE LA RUCHE
On peut passer sa vie à interroger chaque apiculteur pour que chacun dise que son modèle à lui est le meilleur. Mais les réponses sont décevantes, aucun n’a la même réponse. Il n’existe pas une option suffisamment prédominante pour désigner le meilleur modèle de ruche et ce, bien qu’il existe une série de critères sur lesquels nous pouvons nous baser pour prendre une telle décision !
Pour vous donner une idée, autrefois la ruche prédominante au XXème siècle en Europe était la ruche Layens. Puis elle a perdu progressivement du terrain face à ses deux autres concurrentes. Cela pourrait être un indice pour écarter la Layens, mais cela entre en conflit avec l’opinion majoritaire des apiculteurs qui possèdent ce type de ruche, notamment en Espagne dans les provinces de Valence, d’Andalousie et d’Estrémadure, qui affirment qu’ils ne les échangeraient pour rien au monde contre un autre modèle !
Alors examinons d’un peu plus près les avantages et les inconvénients de ces modèles de ruche les plus courants.
LA RUCHE LAYENS
Très implantée dans le sud de l’Espagne. Normalement composée de 12 cadres à tête fermée, sans passage d’abeilles, elle peut aussi exister en format 10 ou 14 cadres, avec passage d’abeilles et des hausses, bien que cela soit très peu courant. Elle a généralement un toit articulé attaché au corps par une charnière.
AVANTAGES de la ruche Layens :
- Bien qu’elle n’utilise généralement pas de hausses, elle peut également produire une quantité acceptable de miel : environ 17kg.
- Ne pas utiliser de hausses facilite son transport.
- Elle est facile à manipuler.
- Son prix est économique.
- On peut les équiper de demi-hausses. Cela représente un progrès et une étape intermédiaire vers la gestion verticale.
INCONVÉNIENTS de la ruche Layens :
- Ayant un seul compartiment pour le couvain et pour le stockage du miel, les traitements sanitaires se font au même endroit.
- L’absence de hausses crée des inconvénients lors de l’extraction du miel, car : si elle n’est pas effectuée directement sur le terrain, il est nécessaire d’avoir un bon nombre de ruches vides pour pouvoir transférer les cadres à l’atelier.
- Dans les autres pays, comme en France, on n’utilise plus la ruche horizontale comme la Layens. Surtout à niveau professionnel.
- En France, il est compliqué de trouver des essaims en modèle Layens dont les cadres sont plus haut (37 cm de hauteur).
- Pour beaucoup, cela représente un recul en raison des difficultés que cela implique de mener de bonnes pratiques sanitaires et d’hygiène avec cette ruche.
- Ces ruches ont des têtes fermées (sans passage d’abeille sur le haut des cadres, il faut donc penser à un traitement anti-varroa pas sublimation pour faire remonter le traitement dans les cadres.
- Il est plus difficile d’évaluer la vigueur de la colonie (nombre de cadres couverts par les abeilles) car en soulevant simplement le couvercle, on ne les voit pas sortir des cadres.
- Ce modèle cède de plus en plus la place à la Dadant et à la Langstroth.
- Les colonies ont une croissance horizontale. Elles sont donc limitées à la fois par la gestion de l’apiculteur qui devra éloigner les cadres de miel les plus proche du couvain, sous peine de risques d’essaimage (car elles ont du mal une fois qu’elle produise du miel à sauter le cadre pour refaire du couvain sur le cadre suivant).
LA RUCHE LANGSTROTH
Très répandue dans le sud de la France et en Europe. Elle comprend généralement 10 cadres. On peut y combiner des hausses complètes (équivalentes à son corps) ou des demi-hausses, plus légères, très utilisées lors de floraisons courtes.
AVANTAGES de la ruche Langstroth :
- De croissance verticale, elle permet l’utilisation de hausses et la transhumance.
- Ce modèle divisible permet de n’avoir qu’un seul modèle de cadres similaire aux corps et aux hausses complètes. Pratique pour la gestion du matériel.
- En séparant corps et chambre, on peut réaliser des traitements sanitaires séparément, laissant moins de résidus dans le miel.
- Avec une bonne gestion, elle peut obtenir une productivité supérieure à celle de la Layens.
- Plus grande facilité pour l’extraction du miel, car il suffit de chasser les abeilles et de retirer la hausse ensuite.
- Dans le sud de la France, elles se comportent très bien en hivernage, car l’hiver est doux et les réserves de nourritures suffisantes pour la colonie.
- Enfin, le corps de la ruche Langstroth, plus compact, prend moins de place lors des transhumances et est légèrement plus léger que le modèle Dadant.
INCONVÉNIENTS de la ruche Langstroth :
- Elle nécessite d’avoir suffisamment de connaissances pour gérer correctement l’utilisation des hausses et la disposition des accessoires.
- La taille du corps est insuffisante pour la ponte de la reine lors des grosses poussées de la colonie, ce qui fait que la reine a tendance à monter pour pondre dans la hausse. Ceci peut être évité en mettant une grille à reine entre le corps et la hausse, ou bien, avec d’autres techniques de gestion comme la superposition de deux corps de couvain, l’échange de cadres, etc.
- Elle nécessite de la mécanisation, car le poids de ses hausses complètes est élevé lors des récoltes.
LA RUCHE DADANT
En France, c’est la ruche majoritaire. Elle comprend généralement 10 cadres et des demi-hausses.
AVANTAGES de la ruche Dadant :
- C’est une ruche à croissance verticale, donc nous pouvons l’équiper de demi-hausses et cela entraîne de grands avantages en termes de production et sur le plan sanitaire.
- Avec une bonne mécanisation, elle permet d’optimiser la transhumance.
- Son volume, plus important que les autres ruches, offre une plus grande facilité pour contrôler l’essaimage et pour stocker des réserves d’hiver.
- Elle dispose d’un corps plus grand que la Langstroth, avec une taille suffisante pour abriter le couvain. A priori, la reine n’aura pas tendance à monter à la hausse aussi facilement qu’avec la Langstroth, bien que la grille à reine soit de mise entre la hausse et le corps pour les reines le plus pondeuses.
- Avec une bonne gestion, elle est considérée par beaucoup comme la ruche avec la meilleure moyenne de production de miel.
DÉSAVANTAGES de la ruche Dadant :
- Le coût initial d’achat de la ruche avec sa hausse est bien supérieur à celui de la Layens.
- Lorsque nous disposons d’un grand nombre de ruches, le transport nécessite de la mécanisation en raison du poids qu’elles représentent, et notamment par la capacité de population que ce modèle permet entraînant aussi l’accumulation de plusieurs hausses.
- Contrairement à la Langstroth, les cadres ne sont pas interchangeables (corps et hausse), car ils sont de tailles différentes.
- Elle ne permet pas autant de possibilités en termes de techniques de gestion que la Langstroth.
- Ayant un corps de couvain plus grand, elles mettent plus de temps à démarrer et à grimper dans les hausses.
UN AUTRE MODÈLE DE RUCHE : LA RUCHE KENYANE
La ruche KTBH (abréviation de « kenyan top bar hive », c’est-à-dire ruche à barre supérieure horizontale kenyane) est un modèle de ruche conçu pour les pays où la production de miel contribue au développement économique des zones défavorisées. Cette ruche a une forme trapézoïdale avec des parois latérales inclinées à 60 degrés et peut accueillir entre 30 et 40 rayons. Au lieu de cadres, des barrettes horizontales sont utilisées pour que les abeilles construisent les rayons, et aucune feuille de cire gaufrée n’est utilisée. L’angle des parois de la ruche empêche la colonie d’y coller la cire.
Parmi les particularités de la ruche KTBH figurent : sa plus grande viabilité dans les zones déboisées, l’absence d’utilisation de cire gaufrée, une gestion plus simple, la possibilité de les placer loin des prédateurs.
Cependant, comme toutes les ruches, elle présente également des inconvénients, tels qu’une moindre production en raison du système d’extraction qui nécessite le pressage des rayons trapézoïdaux, car ils ne s’adaptent à aucun extracteur et l’absence de fils internes rend impossible leur centrifugation. De plus, leur transport en véhicule est moins pratique en raison du manque de standardisation.
EN CONCLUSION : quelle est la meilleure ruche ?
Comme avancé plus tôt dans cet article, il est impossible d’imposer à quiconque un modèle de ruche avec lequel commencer. Nous avons tendance à conseiller les ruches Langstroth, mais en apiculture, il n’y a pas de vérité absolue, donc après avoir vu les inconvénients et les avantages, chacun doit pouvoir choisir la ruche qui lui convient, avec laquelle il aimerait travailler et laquelle s’adapte le mieux à ses besoins. Il est vrai que les Dadant et Langstroth auront plus de chances d’être choisies, car elles sont à croissance verticale. Mais avant tout, il y a certaines considérations et variables que vous devez prendre en compte dans votre choix :
- Optez pour le type de ruche le plus utilisé dans la zone où vous vous trouvez, car vous pourrez trouver des apiculteurs qui ont les mêmes formats de cadres que vous, c’est un aspect important lors de l’achat d’essaims. Pour des raisons économiques et environnementales, il est important de pouvoir les acheter près de chez vous.
- Le temps dont vous disposez pour effectuer les traitements sanitaires.
- L’aide pour le transport et les ressources économiques dont vous disposez avant de faire un tel investissement.
- Si les abeilles sont juste un hobby pour votre autoconsommation ou si vous avez l’intention d’avoir une source de revenus supplémentaire.
- Si vous avez des perspectives dans le futur de vous consacrer professionnellement à l’apiculture ou si vous avez l’intention de le faire en apiculture de loisirs.
- Si vous avez l’intention de faire de la transhumance.
Nous espérons vous avoir aidé dans votre toute première décision en tant qu’apiculteur. L’équipe de la Tienda del Apicultor se tient prête à répondre à toutes vos questions pour vous accompagner si vous n’êtes pas encore décidé.e !
Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.
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