La teigne de la cire (Galleria mellonella) est un ravageur qui affecte les ruches d’abeilles, causant des dommages aux rayons en se nourrissant des protéines qui y sont présentes : comme les cocons des abeilles et le pollen stocké. Ce ravageur se développe principalement dans les ruches faibles et dans les cadres de cire stockés par l’apiculteur, surtout dans les climats chauds. Dans cet article, nous analyserons le cycle de vie de la fausse-teigne et nous explorerons les mesures préventives et les traitements disponibles pour la combattre.
Ce sont des charognards, leur présence est favorisée dans les ruches faibles et dans les cadres de cire stockés par l’apiculteur, surtout pendant les périodes de chaleur.
Au début, elles creusent des galeries dans la cire. Ensuite, elles la réduisent en un amas de débris et d’excréments, mélangés à un fil de soie blanc et résistant qu’elles produisent elles-mêmes.
Índice del artículo
- 1 REPRODUCTION ET CYCLE DE VIE DE LA FAUSSE-TEIGNE
- 2 Fausse-teigne et dommages aux ruches en polystyrène et biodégradation du plastique
- 3 TRAITEMENT : PRÉVENTION OU LUTTE CONTRE LA FAUSSE-TEIGNE
- 4 MESURES DE PRÉVENTION CONTRE LA FAUSSE-TEIGNE
- 5 Le dioxyde de souffre : face à la fausse-teigne, fausse bonne idée ?
REPRODUCTION ET CYCLE DE VIE DE LA FAUSSE-TEIGNE
Le cycle de vie de la fausse-teigne dure environ 8 semaines. Il commence lorsque les papillons de fausse-teigne pondent leurs œufs de préférence sur les têtes de cadres contenant du pollen. Une fois écloses, les chenilles rongeront les rayons de cire en formant des galeries.
Le temps d’évolution dépend des températures et de l’alimentation. Si les températures sont plus froides, le développement est retardé. En hiver, les cocons peuvent rester fermés pendant plusieurs mois, et ce n’est que lorsque la température devient favorable que les papillons adultes émergeront. Cela explique le fait que dans les régions froides, il y ait beaucoup moins de générations, et que la fausse-teigne soit peu présente dans les régions situées à plus de 1000 mètres d’altitude. Cependant, le développement est fulgurant dans les régions à climat chaud.
De gauche à droite, des cadres affectés par la fausse-teigne à différent degrés
Fausse-teigne et dommages aux ruches en polystyrène et biodégradation du plastique
Il est fort de constater la capacité de la fausse-teigne à causer des ravages dans les ruches traditionnelles en bois. Mais qu’en est-il des ruches en polystyrène ou en plastique ? Ces dernières années, une découverte surprenante a placé ce petit papillon au centre de l’attention dans le domaine de la biodégradation. Ces teignes, à leur stade larvaire, ont démontré une capacité particulière : elles peuvent consommer du plastique.
Selon une étude publiée et mentionnée par National Geographic, Federica Bertocchini, biologiste en développement à l’Université de Cantabrie, a découvert que les larves de la teigne de la cire (Galleria mellonella) étaient capables de grignoter et de réduire considérablement un sac en plastique en moins d’une heure. Cette capacité intrigante provient du fait que ces vers se nourrissent naturellement de la cire des ruches, une substance qui, comme le plastique, est un polymère formé d’une longue chaîne d’atomes de carbone.
De manière fascinante, l’enzyme qui leur permet de décomposer la cire d’abeille semble également fonctionner sur certains plastiques, convertissant le polyéthylène en éthylène glycol. Bien qu’il soit vrai que les implications complètes de cette découverte soient encore à l’étude, et qu’il ne faille pas en déduire que ces teignes peuvent résoudre le problème mondial de la pollution plastique, il est possible de considérer cela comme une étape intéressante dans la recherche de solutions biologiques pour la dégradation du plastique.
Pour les apiculteurs, cette découverte peut être pertinente non seulement en raison de la prédilection naturelle de ces teignes pour les ruches, mais aussi en tenant compte de l’utilisation de ruches en polystyrène. Ces ruches, faites de matériau plastique, sont susceptibles d’être endommagées par les larves de la fausse-teigne. Par conséquent, les apiculteurs doivent rester vigilants et envisager des mesures de protection supplémentaires lorsqu’ils utilisent des ruches de ce matériau.
TRAITEMENT : PRÉVENTION OU LUTTE CONTRE LA FAUSSE-TEIGNE
Lorsque leur présence est détectée, il faut se demander ce qui a affaibli la ruche et y remédier, bien sûr.
Deux aspects doivent être pris en compte pour lutter efficacement contre les fausses-teignes :
- les moyens de les faire disparaître d’une ruche,
- et les mesures préventives à prendre pour les éviter dans le rucher ou dans les matériaux stockés provenant ou destinés à celui-ci.
Les larves complètement développées forment des cocons dans les débris du rayon, fixés au cadre ou au corps de la ruche. Les larves mâchent les cavités pour fixer leur cocon, causant des dommages durables dans le bois (ou le polystyrène comme vu précédemment).
Présence de cocons de fausse-teigne ayant rongé le bois de la ruche pour s’y incruster.
MESURES DE PRÉVENTION CONTRE LA FAUSSE-TEIGNE
La solidité du cheptel et la propreté des installations sont les deux piliers fondamentaux que toute exploitation apicole doit offrir pour qu’elle prospère et ne subisse aucune atteinte à son intégrité. Voici quelques astuces à suivre afin de se prémunir de la fausse-teigne :
- Maintenir des colonies fortes (avec des reines jeunes et productives), en éliminant ou en fusionnant les colonies faibles.
- Adapter le volume de la ruche à la population d’abeilles, en les transférant si nécessaire dans une ruchette ou en leur plaçant une partition pour éviter d’avoir des cadres (surtout avec du pollen) non-couverts par les abeilles.
- Sélectionner des ruches avec un comportement hygiénique élevé.
- Laisser les hausses avec les cadres de cire sans miel à l’extérieur, disposés de manière à ce que le vent circule à travers les corps (car le froid et les courants d’air tuent la fausse-teigne), en plaçant des grilles à reine aux extrémités pour éviter l’entrée des oiseaux ou des souris.
- Renouveler la cire (on recommande 30% par an, soit 3 cadres par ruche Dadant par exemple).
Le dioxyde de souffre : face à la fausse-teigne, fausse bonne idée ?
Paquet de mèches de soufre
Efficace contre les larves et les adultes, mais pas contre les œufs de fausse-teigne, les mèches une fois brûlées se sont longtemps appliquées sous forme de gaz en milieu fermé sous des colonnes de hausses. Il est important d’utiliser une protection et de bien ventiler la zone après le traitement.
Le traitement doit être appliqué sur les cadres stockés à un intervalle de 10 jours et isoler ensuite le matériel (en stockant les cadres dans des fûts hermétiques ou dans une chambre froide, afin d’éviter de nouvelles pontes de teignes). Dans de nombreux pays, il n’est pas conseillé d’effectuer trop de traitements au soufre, car ils corrodent les parties métalliques et constituent un risque inutile.
N.B. : En France, le dioxyde de soufre est un insecticide interdit depuis 2007. Il peut cependant être autorisé ponctuellement, comme cela a été le cas en 2022, non pas contre la fausse-teigne, mais pour lutter contre le petit coléoptère des ruches et sa propagation.
La bactérie Bacillus Thuringiensis contre la fausse-teigne
C’est une bactérie qui attaque les chenilles lorsqu’elle est ingérée. Elle s’applique en pulvérisant une solution sur les deux faces du cadre une fois par an, généralement à l’automne, lors du stockage des hausses.
La B401 est d’ailleurs un produit autorisé en apiculture biologique qui ne laisse pas de résidu dans le miel ou la cire. Il est sans risque pour les abeilles, l’apiculteur ou les consommateurs.
La congélation des cadres pour lutter contre la fausse-teigne
Le matériel d’apiculture à traiter est introduit emballé dans du film plastique dans une chambre de congélation à -7°C pendant 5 heures ou bien à -15°C pendant 2 heures. Par la suite, il ne faudra pas ouvrir le plastique jusqu’au moment de l’utilisation du matériel.
Un autre exemple de gestion vise à laisser les hausse sur les ruches bien peuplées jusqu’au début de l’hiver et les remettre au printemps. Elles sont donc stockées uniquement pendant les périodes les plus froides de l’année (lorsque la fausse-teigne a très peu d’activité, c’est-à-dire sous les 10°C.
EN CONCLUSION
La fausse-teigne peut causer des dommages considérables aux ruches et aux cadres de cire stockés par les apiculteurs. En particulier dans les climats chauds. Cependant, grâce à une combinaison de mesures préventives et de traitements spécifiques, il est possible de protéger le matériel et de maintenir la santé des ruches et la productivité des abeilles.
La prévention repose sur le maintien de colonies fortes et propres, l’adaptation du volume de la ruche à la population d’abeilles, la sélection de ruches avec un comportement hygiénique élevé, l’exposition des hausses avec des cadres de cire au froid et au vent, et le renouvellement régulier de la cire des rayons.
En ce qui concerne les traitements, l’utilisation du soufre, du Bacillus thuringiensis et de la congélation sont les méthodes les plus efficaces pour combattre la fausse-teigne à ses différents stades de vie. Il est important d’appliquer ces traitements de manière appropriée et sécurisée pour garantir leur efficacité et protéger à la fois les abeilles et la récolte.
En résumé, la lutte contre la fausse-teigne nécessite attention, prévention et actions correctives. En adoptant de bonnes pratiques apicoles et en utilisant correctement les traitements spécifiques, les apiculteurs peuvent assurer la santé et la productivité de leurs ruches, les protégeant de ce ravageur.
Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.
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