Quand et comment nourrir les ruches ?

Nous avons déjà largement abordé l’importance de l’alimentation en apiculture. Nous savons que c’est l’une des clés pour entrer dans les floraisons avec une population forte et garantir la survie lorsque les ressources dans les champs sont insuffisantes.

Ainsi, pour commencer, avant de nous précipiter à préparer des pâtes de candi en grande quantité, la première question à se poser est : pourquoi vais-je nourrir ? Est-ce pour augmenter la population ou pour la maintenir ?

Une fois les objectifs définis, la deuxième question est : avec quoi nourrir et comment ? Avec des sucres, des protéines, ou les deux ? En liquide ou en solide ? Toutes ces réponses, combinées à un bon diagnostic des réserves existantes, sont celles que nous souhaitons aborder dans cet article pour que l’apiculteur puisse prendre des décisions au moment de nourrir.

Nous allons nous baser sur deux objectifs : augmenter la population et maintenir la population. En fonction des conditions analysées, nous opterons pour une solution différente dans chaque cas.

POUR AUGMENTER LA POPULATION

L’alimentation de stimulation consiste à simuler l’entrée de nectar qui se produit lors des floraisons, ce qui favorise la ponte et augmente la population en vue d’attaquer la floraison avec vigueur. Par conséquent, nous nourrirons avec du liquide.

Conditions

Pour envisager l’objectif d’augmenter la population, la condition déterminante est qu’il fasse plus de 18°C pendant la moitié de la journée. Si la température extérieure est trop basse, ou s’il n’y a pas suffisamment de population avec assez de nourriture pour les abeilles afin qu’elles puissent atteindre ces températures dans une zone de la colonie, les résultats escomptés ne seront pas atteints.

Formulation et dosage :

Nous analyserons s’il y a suffisamment de réserves de pollen et de champs disponibles, et selon le cas, l’alimentation sera adaptée en conséquence.

Avec du pollen disponible
Dans ce cas, s’il n’y a pas de déficit en pollen, il suffira de nourrir avec des liquides vitaminés pour stimuler la ponte de la reine. On fournira :

• Sirop 1:1 (50% sucre + 50% eau) avec multivitamines (5 à 15 ml par litre) et une dose de 1,5 kg/semaine pendant 3-4 semaines, en commençant 4 semaines avant la floraison. Exemple : on peut préparer cela maison ou utiliser des produits comme Beecomplet Printemps ou Apimix.

Avec peu ou sans pollen
En cas de déficit de pollen, en plus des glucides (sirop), il faudra compléter avec des protéines. On fournira donc :

• Sirop 1:1 (50% sucre + 50% eau) à une dose de 1,5 kg/semaine pendant 3-4 semaines, en commençant 4 semaines avant la floraison.
• Ou des pâtes protéinées (maximum 15% d’humidité) à raison de 100-200 g/semaine.

Préparation et conseils

Pour préparer le sirop maison, on peut mélanger de l’eau et du sucre dans les mêmes proportions. Il faut chauffer X litres d’eau à environ 60°C et ajouter X kg de sucre blanc pour dissoudre le tout. Ensuite, ajouter un multivitaminés ; nous recommandons Apifit, Promotor L ou Hidrorex Vital.

Comme mentionné précédemment, une autre option est d’acheter un produit déjà prêt, comme Beecomplet Printemps ou Apimix.

Les sirops doivent être placés dans une zone de la ruche où il y a de l’activité et où la température dépasse 12°C. Sinon, leur consommation sera nulle, ou cela provoquera un refroidissement des abeilles qui y iront, ce qui les paralysera et les fera mourir noyées.

Concernant les pâtes protéinées faites maison, il est conseillé qu’elles contiennent 1% de graisse, un multivitaminés (surtout si on a utilisé de la farine de soja) et 20 mg/kg de vitamine C (acide ascorbique). Il est également possible d’acheter des produits déjà prêts, comme les patties.

Il ne faut ni interrompre, ni suralimenter, car les abeilles finiront par stocker la nourriture dans les cadres.

Résultat

• On devrait observer une augmentation de 1-2 cadres de couvain et autant de cadres d’abeilles en 3-4 semaines.
• Ainsi qu’une augmentation de la récolte pendant la floraison.

POUR MAINTENIR LA POPULATION

Une bonne alimentation des ruches en automne est le facteur clé pour que la colonie se développe bien et soit vigoureuse à l’arrivée du printemps.

En général, l’alimentation de maintien est fournie avant l’arrivée du froid, c’est-à-dire entre septembre et novembre. Il ne faut pas fournir d’aliments trop dilués comme le sirop, car cela augmenterait trop l’humidité à l’intérieur de la ruche. On privilégiera toujours l’alimentation solide.

Conditions

Il est très important de placer la nourriture dans une zone accessible et chauffée par les abeilles, à maximum 10 cm du couvain.

Formulation et dosage :

Avec du pollen disponible :
Pain de candi avec un maximum de 15% d’humidité à raison de 1 à 1,5 kg/mois.

Avec peu ou sans pollen :

• Option A :
  Pain de candi avec un maximum de 15% d’humidité à raison de 1 à 1,5 kg/mois. Compléter avec 100-200 g de pâte protéinée.

• Option B :
  Pain de candi complet tout-en-un (maximum 15% d’humidité) combinant sucres et protéines à raison de 1 à 1,5 kg/mois. Un contenu en protéines brutes de 5% serait suffisant.

Préparation et conseils

Avec une bonne température, il est conseillé de changer leur position chaque mois pour éviter les fausses-teignes, surtout si elles contiennent du pollen.

Pour les pains de candi, nous recommandons l’utilisation d’Ambrosia ou de Bee Fonda Extra.

Concernant les pâtes protéinées tout-en-un, mentionnées dans l’option B, nous avons la recette 1 et 2 publiées dans cet article.

Résultat

• Maintien de la population d’abeilles plus longtemps.
• Meilleure survie des ruches pendant l’hiver.