L’agrandissement du cheptel est une nécessité pour l’apiculteur, que ce soit pour augmenter son nombre de ruches ou pour compenser les pertes naturelles qui se produisent chaque année.
On estime que 10 à 30 % des colonies sont perdues (selon les années, les conditions, l’incidence des maladies et la gestion), notamment sur les saisons automne/hiver.
Les ruchettes seront faites à partir d’une ruche bien peuplée. En général, avec au moins 8 cadres de couvain et une abondante population d’abeilles. Il est préférable de choisir des ruches ayant des caractéristiques souhaitables (résistance aux maladies, productivité, docilité, peu essaimeuses, comportement hygiénique, etc.).
Sélection des cadres
Il existe différentes méthodes et techniques, mais la plus répandue consiste à retirer de la ruche mère au moins 2-3 cadres avec du couvain, dont l’un avec du couvain ouvert (nous devons toujours nous assurer qu’il soit suffisamment jeune) et un autre avec du couvain fermé. Il faut toujours ajouter deux cadres de réserves de miel et de pollen.
Si nous avons localisé la reine, secouer les abeilles de 2 cadres de couvain ouvert de la ruche donneuse sur la nouvelle ruchette.
Conseil : Si le couvain est plus foncé, c’est encore mieux, car le temps d’attente pour l’émergence des futures nourrices sera plus court.
En plus du cadre de miel et de pollen, il faut complémenter avec tout autre aliment artificiel apportant des protéines et des glucides, comme un aliment liquide et une pâte protéinée.
La chaleur
Il faut garder à l’esprit que si des essaims sont créés lors de journées très chaudes, lorsqu’on place les cadres d’abeilles dans les ruchettes, il faut utiliser de l’eau à la place de la fumée, en les aspergeant d’eau pour les calmer. Avec la chaleur, les abeilles deviennent très actives. Cette opération est importante pour refroidir et humidifier les ruchettes. Après avoir créé les essaims, il faut les placer à l’ombre.
Méthode 1 : Faire des ruchettes orphelines
Une ruchette orpheline est une colonie sans reine. Dans ce cas, il est nécessaire d’y laisser des œufs ou des larves de moins de 72 heures, car il est indispensable d’assurer la potentialité d’y former une nouvelle reine.
Comme nous le savons déjà, si tout se passe bien, les ouvrières élèveront une nouvelle reine à partir du couvain ouvert en construisant des cellules royales. Sa ponte commencera ensuite au bout de 25 à 30 jours (12 jours pour la fabrication et la naissance de la reine et le reste pour sa fécondation).
Cette opération peut être effectuée, que la reine soit localisée ou non. Nous recommandons cependant de la localiser.
Répartition des butineuses
Lorsque l’on créé des ruchettes, il faut avoir une quantité adéquate de nourrices, mais il existe un déséquilibre avec les butineuses. Si cela n’est pas compensé, les nourrices devront changer de fonction prématurément et devenir butineuses, ce qui réduira le nombre de nourrices nécessaires pour prendre soin du couvain, retardant également l’accouplement de la nouvelle reine.
Si nous avons seulement fait une ruchette à partir de la ruche mère, il suffira de placer cette ruchette le jour même juste devant la planche d’envol de la ruche donneuse pour capter les butineuses de celle-ci.
Ou bien en les plaçant côte à côte avec les planches d’envol légèrement inclinées l’une vers l’autre, formant un angle d’environ 90º. Trois petites ruchettes provenant d’une ruche très peuplée peuvent également être disposées en éventail dans le même but.
Méthode 2 : Faire des ruchettes avec une reine fécondée
La méthode la plus rapide. Si on a acheté des reines fécondées auprès d’un éleveur professionnel, ou si on a réussi à élever nos propres reines, voici les étapes à respecter pour les introduire.
De nouveaux essaims doivent être constitués avec seulement un cadre de couvain operculé, un cadre de couvain ouvert et un ou deux cadres avec du miel et du pollen.
Il faut éviter de créer des essaims uniquement avec du couvain operculé. Il doit toujours y avoir du couvain ouvert, car cela apaise les abeilles.
Attention ! Plus l’essaim est fort, plus le pourcentage d’échecs pour l’introduction de reines vierges et fécondées est élevé. Sous-entendu : une petite population accepte mieux une reine fécondée chargée en phéromones.
On peut aussi mélanger des abeilles provenant d’au moins trois ruches ; chaque cadre d’abeilles introduit doit provenir de différentes ruches pour que les abeilles se mélangent à des phéromones différentes.
Introduction de la nouvelle reine dans la ruchette
Il faut introduire les reines ou les cellules royales après 24 à 48 heures d’orphelinage. Il faut nourrir les essaims lors de l’introduction. Cependant, si des abeilles de plusieurs ruches sont mélangées, il est possible d’introduire des reines au moment de la division, évitant ainsi des déplacements inutiles.
Il n’est pas nécessaire de retirer les nourrices qui accompagnent les reines dans la cage, car elles jouent un rôle important dans la communication et la transmission des phéromones de la reine avec les autres abeilles.
Enfin, retirez le bouchon de la cage d’introduction et placez la cage d’introduction à l’envers, au milieu des cadres de couvain. Un bouchon de candi sera mangé progressivement pour que les ouvrières entrent doucement en contact avec la reine.
Placement des ruchettes
Évitez de placer les ruchettes en ligne.
Dans le cas d’introduction de reines vierges ou de cellules royales, les ruchettes doivent être placées au hasard et à au moins 2 mètres de distance pour minimiser le risque que les reines se perdent lors de leur retour après la fécondation ;
Ouvrez les ruchettes seulement en fin de journée / au crépuscule. Il est très important d’ouvrir les ruchettes lorsque les abeilles ne sortent plus / ne volent plus parce qu’il fait noir. Sinon, il y aura une forte dérive des abeilles, et nous aurons des ruchettes faibles et d’autres très fortes, ayant reçu les abeilles provenant de la dérive.
Toujours nourrir les essaims
Nous recommandons de toujours nourrir après l’introduction des reines ; nourrir apaise les abeilles et augmente également le pourcentage d’acceptation ainsi que le taux de fécondation des reines.
Après avoir vérifié que les reines aient été fécondées ou acceptées, il faut renforcer les ruchettes avec plus de cadres de couvain et de la nourriture (optionnel selon les objectifs, la période de l’année ou le potentiel apicole de la région).
Autres méthodes
Il existe une multitude de méthodes pour multiplier un cheptel. Nous n’avons mentionné que les plus basiques. Dans le livre de Jean Prost, d’autres méthodes sont expliquées, telles que la méthode provençale, la méthode du double éventail, et bien d’autres.
Localisation des ruchettes une fois créées
Très important ! Une fois que les butineuses ont été transférées, il faudra déplacer la nouvelle ruchette vers un autre emplacement situé à au moins 10 km.
À une distance inférieure, nous nous retrouverions dans la situation où les abeilles reviendraient à leur emplacement d’origine, même si leur colonie n’y est plus.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les déplacements des ruches, vous trouverez toutes les informations dans l’article « Comment déplacer les abeilles ».
Vérification de la ponte
Enfin, il faut contrôler la ponte. En pratique, cela peut être vérifié environ trente jours après l’orphelinage, quelle que soit la technique utilisée pour former les essaims.
Il est important de noter que la saison et les conditions environnementales sont des facteurs qui prolongent l’intervalle de l’accouplement, donc cela dépendra de la période de l’année.
Dans le cas des cellules royales et des reines vierges, il est souhaitable de vérifier la fécondation à partir de 20 jours après l’introduction seulement. Bien que certaines reines commencent à pondre des œufs 10 jours après leur naissance, il faut leur laisser le temps de pondre sans perturbations.
Dans le cas de l’introduction de reines déjà fécondées, la vérification de la ponte peut se faire 10 jours après, cela laisse du temps à la reine pour se faire accepter et démarrer sa ponte sans dérangement.
ISNI 0000 0005 1801 1100 | Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.