Les grilles à reine sont du matériel apicole spécialisé, généralement en plastique, conçues avec des trous suffisamment petits pour ne permettre que le passage des ouvrières, en excluant la reine. Ce design se base sur les différences de tailles entre la reine et les ouvrières, notamment la taille de leur abdomen.
Ces grilles se placent entre le corps et la hausse, ce qui facilite l’extraction de miel sans contamination par le couvain, puisque la reine, privée d’accès à cette zone, ne pourra y pondre. Cependant, l’utilisation des grilles à reine est un sujet qui nécessite une réflexion approfondie, et c’est justement ce dont nous allons parler dans cet article.
Les grilles à reine ont également des applications techniques supplémentaires, telles que :
- Faciliter la création de nouveaux essaims sans avoir à localiser la reine.
- Permettre la production de cellules royales via la méthode Doolittle.
- Faciliter la production de gelée royale, entre autres.
En général, on évite leur utilisation en production de miel. Néanmoins, il existe des circonstances, notamment dans les opérations à grande échelle, où l’utilisation de grilles à reine devient pratiquement indispensable. Le technicien et apiculteur professionnel Hugo Negrioli approfondira ces aspects plus loin.
L’objectif de cet article est de fournir une vision équilibrée des avantages et des défis liés à l’utilisation des grilles à reine. Bien sû, nous recommandons vivement à chaque apiculteur de mener ses propres expérimentations pour tirer ses propres conclusions.
La grille à reine : utile ou pas ?
L’utilisation de la grille à reine limite essentiellement la capacité de ponte, minimisant ainsi la surface de couvain et, par conséquent, réduisant le pourcentage de la population. Un cadre de couvain plein représente environ cinq à six mille abeilles.
Si l’on considère que, naturellement, avec les apports de nectar et de pollen, la surface de ponte se réduit considérablement (cela est très courant au printemps), imaginons alors restreindre cet espace uniquement au corps.
Si on va plus loin, en utilisant la grille à reine, nous pouvons provoquer un état d’essaimage prématuré, ce qui entraînerait une perte considérable d’abeilles et de production.
Cadre de couvain de bois à bois
De plus, d’après les observations année après année, les difficultés pour améliorer le bien-être des abeilles et, en conséquence, le rendement des colonies, font penser que nous devrions réfléchir à augmenter la capacité de ponte des reines, en augmentant la surface de couvain. C’est pourquoi l’utilisation de la grille à reine ne ferait que limiter la condition naturelle de l’abeille.
Il est indéniable qu’une colonie avec un grand nombre d’individus améliorera la productivité des exploitations. Alors… pourquoi limiter les reines à un seul corps de couvain ?
Beaucoup d’apiculteurs pensent que la présence de couvain dans la hausse empêche la production de miel, mais en réalité, à mesure que la saison avance, ce couvain se transformera en nectar, ce qui entraînera des rendements plus élevés.
Il est également vrai que de nombreuses abeilles verticalisent naturellement le nid, mais cela relève de la gestion apicole… L’organiser et lui donner la bonne dimension est notre tâche. Rappelons-nous que c’est l’homme qui a introduit les abeilles dans cette nouvelle « habitation », c’est pourquoi comprendre leurs besoins vitaux relève de la connaissance et du bon sens.
L’apiculture mondiale est liée à la ruche verticale, la connaître et en tirer le meilleur parti est entre nos mains.