Qu’est-ce que la dérive ?
Lorsqu’une abeille, en raison d’une mauvaise orientation, confond sa colonie et entre dans une autre ruche dans le même rucher, on parle de dérive.
Qui est concerné ?
En général, cet effet de dérive est plus fréquent aux extrémités du rucher. Certaines abeilles revenant du champ, depuis une direction donnée, en voulant entrer dans leur colonie, entreront finalement dans la première ruche qu’elles rencontreront.
Si le rucher est disposé en une ligne plus ou moins droite, par exemple dans un axe est-ouest, certaines des abeilles provenant des champs à l’est entreront dans la première ruche située dans cette direction, et il en sera de même pour les abeilles venant de l’ouest avec la ruche située à l’autre extrémité du rucher.
Ainsi, on observe ce comportement dans :
- Des colonies disposées en rangées parallèles, les planches d’envol orientées dans la même direction, face aux fleurs à butiner. Les ruches de la première rangée captent des butineuses étrangères revenant des champs. Elles produisent plus de miel que les ruches des rangées suivantes.
- Les ruches situées aux extrémités des rangées. Comme celles de la première rangée, elles, profitent des butineuses d’autres colonies.
- Une ruche forte entourée d’autres plus faibles. La première attire les butineuses nées à proximité, au détriment des autres ruches.
- Une ruche avec reine à côté d’une ruche orpheline. Cette dernière perd ses butineuses, attirées par la colonie contenant une reine.
Pourquoi la dérive se produit-elle ?
Le vent dominant ou les caractéristiques répétitives d’un paysage sont souvent les principales causes de la dérive. Cela peut aussi être dû à la fatigue ou au manque de lumière lors du dernier vol de la journée.
Il faut comprendre que ce comportement ne se produit pas naturellement, car les colonies d’insectes sauvages sont dispersées dans l’environnement. À l’état naturel, il n’y a jamais de regroupements de nombreuses ruches dans un même emplacement, comme c’est le cas en apiculture professionnelle ou amateure.
Quelles sont les conséquences de la dérive ?
La dérive entraîne un mélange de butineuses, mélange particulièrement observable si l’on possède plusieurs races d’abeilles.
Cela peut sensiblement réduire le rendement d’un rucher, surtout si une colonie relativement faible perd des ouvrières au profit d’une colonie forte.
Pendant la période de miellée, les abeilles qui dérivent sont acceptées par les ruches voisines, ce qui augmente le rendement de ces dernières, mais dans une proportion plus faible que la baisse que cela provoque sur les ruches abandonnées.
L’abeille étrangère à la ruche, qui arrive en offrant une régurgitation succulente de nectar, est généralement la bienvenue et n’est pas attaquée par les gardiennes de la planche d’envol. Mais en période de pénurie, elles sont souvent expulsées, voire tuées.
De plus, la dérive propage des maladies comme la loque américaine et des parasites comme le varroa.
Rappelons que ce comportement concerne également les faux-bourdons, mais avec ceci de plus grave que le faux-bourdon est particulièrement ubiquitaire dans le rucher et entre sans distinction dans n’importe quelle ruche où on le nourrit. Par conséquent, il est important de mentionner que le faux-bourdon peut être un vecteur de transmission de maladies dans le rucher, et c’est un aspect à surveiller.
Solutions possibles pour éviter la dérive
Cela dit, si vos abeilles se trouvent dans un endroit très exposé à la dérive, il serait préférable de ne pas les aligner en ligne droite, mais de les diviser en les orientant dans différentes directions et en variant les espacements entre elles.
Nous essaierons donc de/d’ :
- Éviter les alignements parallèles de ruches, avec les planches d’envol dirigées du même côté.
- Utiliser des obstacles naturels (arbustes, rochers) ou placer des obstacles artificiels (pieux, grosses pierres) visibles par les abeilles.
- Placer les ruches en groupes de six à dix à quelques dizaines de mètres les unes des autres.
- Faire des marquages sur les ruches en utilisant des formes et des couleurs (bleues, jaunes ou vertes) que les abeilles peuvent voir et différencier entre elles.
Fig. 56. Protection contre la dérive. En haut : ligne ondulée ; 7 m d’une ondulation à la suivante.
En bas : groupes de 4 ruches avec des entrées orientées dans des directions différentes ; 1 m entre les ruches d’un même groupe et 2 m entre deux groupes voisins.
ISNI 0000 0005 1801 1100 | Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.
