Le cycle de varroa
Il est nécessaire de bien connaître le cycle du varroa pour bien planifier la lutte contre ce parasite :
- Phase phorétique, sur les abeilles adultes : le varroa adulte vit sur une abeille adulte entre 2 et 10 jours. C’est à cette phase qu’il est le plus exposé aux traitements.
- Phase de couvain, dans l’alvéole operculée : lorsque le varroa femelle est mature, il entre dans une alvéole prête à être operculée, et 60 à 70 heures après l’operculation, il pond un œuf de mâle, puis toutes les 30 heures un œuf de femelle. En environ 6 à 7 jours, l’œuf de mâle produit un adulte sexuellement mature, et un jour de moins pour les femelles, également matures. Ils copuleront à l’intérieur de l’alvéole et, lorsque celle-ci sera ouverte, par la naissance de la nymphe parasitée ou par le nettoyage des ouvrières si la nymphe meurt, plusieurs varroas filles déjà fécondées sortiront de l’alvéole.
Le développement de la population de varroa
Il est possible d’avoir une population plus ou moins importante et ce, selon une série de facteurs. Cela dépendra de :
- La souche de varroa (cela ne peut pas être contrôlé) :
- Ils ne se reproduisent pas tous. Il y a un pourcentage qui vit sur les abeilles adultes et n’a pas de descendance. Par exemple, en Amérique du Sud, on estime que 60% d’entre eux restent ne s’accouplent pas, contre 25% en Europe.
- Toutes celles qui se reproduisent ne pondent pas le même nombre d’œufs. Théoriquement, dans une alvéole d’ouvrière, la femelle varroa « mère » a le temps de pondre jusqu’à 5 œufs par alvéole ; dans une alvéole de faux-bourdons jusqu’à 7 œufs par alvéole ; mais certaines souches de varroa sont moins « pondeuses » que d’autres. Il faut garder à l’esprit que, parmi la ponte de varroa dans les alvéoles d’ouvrière, seules deux filles, au maximum, arriveront à naître matures et fécondées, et dans celle de faux-bourdons, jusqu’à quatre.
- Toutes les varroas ne se « reproduisent » pas le même nombre de fois. Certaines femelles ne pondent pas du tout (25% en Europe), d’autres ne font qu’une seule ponte, certaines en font 2 (20%) et parfois même 3 (5%).
- La souche de la ruche (il est possible d’intervenir ici) : Lorsque les abeilles ont un comportement hygiénique spécifique élevé contre varroa (VSH), elles sont capables de détecter les alvéoles infestées et de désoperculer ces alvéoles et de les nettoyer, en expulsant tout. Les ruches ayant un comportement hygiénique VSH élevé maintiendront des taux de populations de varroa très bas, ou ralentiront leur croissance.
- Les conditions externes (on peut aussi intervenir ici) :
- Si un pillage intervient, une entrée de varroas externes est possible.
- Si des faux-bourdons sont présents, la reproduction de varroa sera plus efficace.
- En l’absence de floraison À proximité, les abeilles chercheront plus loin des ressources et augmenteront la probabilité de rencontrer des butineuses d’autres ruches infestées et de rapporter leurs varroas.
Dans une ruche, la population de varroa est répartie de manière inégale, mais on peut généraliser en disant qu’un quart est sur les abeilles et les trois autres quarts sous les opercules du couvain.
Tant qu’il y a du couvain, chaque jour de nouveaux varroas naissent et chaque jour, des varroas femelles se cachent sous les opercules pour produire une nouvelle génération tous les 14 à 22 jours. Habituellement, la population de varroa peut doubler ou tripler en un mois.
Cela signifie que, lorsque plus de 20 à 30% du couvain d’une ruche est infesté par le varroa, il lui reste moins d’un mois de vie active. C’est-à-dire qu’elle entre dans une phase « terminale » dont elle ne se remettra pas. Dans ce cas, il est nécessaire d’agir immédiatement avec un traitement, quel qu’il soit, pour éviter que le varroa, et les maladies transmises ainsi que la faiblesse des abeilles adultes et du couvain parasité, ne mettent un terme à la colonie.
Il est possible, lorsque les pourcentages -de cellules de couvain infestées- sont bas, d’agir et de choisir le moment opportun pour traiter sans urgence.
Détection des niveaux de varroa dans le rucher
Dans un rucher, le niveau de varroa ne sera jamais homogène dans toutes les ruches. Comme la répartition de varroa n’est jamais homogène, nous ne pouvons pas échantillonner les ruches au hasard, il faut choisir un échantillon biaisé vers celles ayant une plus grande probabilité de détection.
Il faut rappeler que le varroa peut vivre 10 jours dans une ruche sans abeilles et sans nourriture. Par conséquent :
- les ruches qui détectent une autre ruche chargée de miel – car mourante, ou morte à cause du varroa – peuvent aller la piller et se ramener une charge de varroa conséquente. ;
- une partie des butineuses pillardes peut même partir à la dérive dans d’autres ruches aux extrémités du rucher ou dans les ruches à proximité de celle infestée.
Pour évaluer la présence du varroa, il faut échantillonner une partie des ruches soit environ 14% des ruches par rucher.
Pour les sélectionner, la moitié des ruches à échantillonner doivent être celles situées à l’entrée du rucher. L’autre moitié sera choisie parmi celles montrant des symptômes à la planche d’envol, comme : abeilles aux ailes mal formées (virus DWV), pillage, mortalité de nymphes ou/et abeilles au ventre rétréci…
Détection du niveau de varroa dans la ruche
Une fois les ruches sélectionnées pour inspection, voici les étapes à suivre pour détecter le parasite :
- On retire un cadre de couvain operculé parmi ceux situés près de la planche d’envol et, si possible, de cire pas trop récente, avec peu de couvain ouvert et peu de miel non-operculé.
- Il faut ensuite retirer les abeilles du cadre choisi en le secouant au-dessus de dans la ruche.
- Dans le quart supérieur avant, on désoperculera environ 100 à 200 alvéoles avec un couteau très aiguisé ou un cutter :
- On en extraira le contenu en frappant le cadre sur le toit d’une ruche voisine.
- On comptera les varroas de couleur ambre clair et acajou, et ce nombre sera noté.
- On comptera le nombre de nymphes extraites ou, si elles se sont désintégrées, le nombre d’alvéoles désoperculées.
- On calculera taux de varroas pour 100 alvéoles.
Il est très conseillé d‘enregistrer ces données avant de procéder à un traitement, puis, environ 45 jours plus tard, refaire un contrôle de varroa et vérifier l’efficacité du traitement.
Il existe également d’autres options alternatives pour tester le varroa, via le Varroa tester ou le Varroa Easy check, tous deux très pratiques pour diagnostiquer rapidement et confortablement la présence du parasite. Les deux sont disponibles sur le site de La Tienda del Apicultor.
Prise de décision
Il est avancé qu’à partir d’environ 4000 varroas, la ruche entre en phase d’effondrement. La population de varroa peut doubler ou même tripler en un mois s’il y a du couvain d’ouvrières, et plus rapidement s’il y a du couvain de faux-bourdons ou encore du pillage.
Les résultats de l’inspection peuvent entraîner trois types d’actions, selon le taux de varroas détecté dans les alvéoles de couvain d’ouvrières :
- Environ 5% : refaire une inspection dans moins de deux mois, un traitement sera probablement nécessaire.
- 10% : traiter d’ici moins d’un mois.
- Plus de 15-20 % : traitement immédiat.
Les variations des seuils de décision doivent être ajustées à la hausse ou à la baisse en fonction de la présence du couvain de faux-bourdons et la proximité de ruchers voisins.
Si le contrôle de varroa est effectué sur des abeilles adultes, il faut tenir compte du fait que les niveaux de prise de décision doivent être réduits à 1/3 de ceux mentionnés ci-dessus, c’est-à-dire :
- Environ 1% : refaire une inspection dans moins de deux mois, un traitement sera probablement nécessaire.
- 3% : traiter d‘ici moins d’un mois.
- Plus de 5% : traitement immédiat.
Les traitements seront réalisés à des températures supérieures à 12°C, afin que les abeilles soient actives et se déplacent, répartissant le traitement depuis le point d’application au reste des abeilles de la ruche. Plus la ruche est active, plus le traitement sera efficace.
Lisez attentivement les notices d’application de chaque traitement et suivez leurs instructions. Le « bricolage sanitaire » peut causer des dommages graves aux ruches, ainsi qu’à l’applicateur,. Enfin, mal utilisés, ils peuvent aussi ne pas être efficace contre le varroa.
ISNI 0000 0005 1801 1100 | Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.