Avant d’inspecter une ruche, il est essentiel de savoir ce qu’il faut rechercher à l’intérieur. Une inspection générale d’une ruche est, par essence, un contrôle de son état de santé. Il est d’une importance vitale de savoir interpréter ce que l’on voit, que ce soit lors de l’achat d’essaims ou pour effectuer des travaux de maintenance et de soins de votre rucher. Bien souvent, un simple coup d’œil suffit pour comprendre et déchiffrer la situation d’une ruche.
Quelles sont les bonnes pratiques lors de la visite d’une ruche ?
Lors de votre visite, il est important de se rappeler de la météo des jours précédents et de prêter attention à la floraison dans un rayon d’un kilomètre et demi, voire deux, autour de votre rucher. Il faut observer si ces fleurs sont fréquentées par les abeilles et s’assurer qu’il y ait une variété de fleurs, au moins 4 ou 5 différentes, pour que les pollens collectés par nos abeilles soient variés et qu’il n’y ait aucune carence dans leur régime alimentaire.
Une fois arrivé au rucher, juste après vous être habillé, vous devez faire un tour des entrées des ruches et les observer, en prêtant attention aux anomalies. Les ruches présentant des symptômes atypiques doivent être marquées, par exemple avec une branche ou un caillou sur le toit, pour être observées à la fin de la visite.
Il est toujours préférable d’inspecter d’abord les ruches normales et saines, puis, une fois cette inspection terminée, celles qui présentent un problème présumé ; cela sera plus hygiénique que de procéder dans le sens inverse.
L’INSPECTION EXTERNE DE LA RUCHE
Abeilles chargées de pollen atterrissant à l’entrée.
Cela consiste à observer le comportement des abeilles autour de la ruche et de l’entrée, ainsi qu’à évaluer le son et l’odeur.
À quoi faut-il prêter attention aux entrées ? Principalement, s’il y a des abeilles mortes, comment sont-elles ? Y en a-t-il beaucoup ? De manière éparse ou un amas volumineux qui bouche l’entrée ? Y a-t-il d’autres débris que la colonie a expulsés (larves, nymphes, cire, pollen…) ?
Un autre aspect important de la ruche est son poids, ou plus précisément, la différence de poids par rapport à la pesée précédente, ce qui peut nous donner des informations sur l’évolution de la colonie et sa production de miel.
Voici un tableau diagnostique complet pour vous aider lors de vos prochaines visites de ruches :
Tableau diagnostique de l’extérieur de la ruche
Qu’est-ce qu’on observe ? | Signification : |
Abeilles mortes empilées à l’entrée. | Empoisonnement (envoyer un échantillon). Si c’est après un coup de froid et que les abeilles ont un abdomen court : varroa, nosémose (envoyer un échantillon) ou la famine. |
Abeilles se battant à l’entrée. | Pillage |
Mâles morts ou expulsés. | Période de disette |
Abeilles noires, sans poils, incapables de voler, hésitantes ou mourantes à l’entrée. | Virus de la paralysie. Cela peut aussi indiquer la famine. |
Larves momifiées à l’entrée. | Couvain plâtré. |
Larves mortes transportées loin de la ruche. | Maladie |
Entrée de pollen. | Indication d’une ruche en bonne santé. Présence de couvain. |
Abeilles sortant en spirale ascendante. | Essaimage. |
Abeille nerveuse, courant désorientée sur la planche d’envol. | Colonie orpheline. |
Restes de pollen moisis expulsés par les abeilles. | Ventilation insuffisante. |
Déjections brunes, épaisses. | Enfermement dû à une mauvaise météo. |
Déjections de couleur brun foncé à noir, très fluides. | Très probablement nosémose (envoyer un échantillon). |
Restes de larves molles, blanches ou brunes. | Varroa, fausse-teigne. Froid, famine. |
Note : Dans la majorité des cas, vous pourrez faire un bon diagnostic différentiel sur le terrain en suivant ces instructions et avec de l’expérience. Mais dans certains cas, il sera nécessaire de prélever un échantillon représentatif et de l’envoyer à un centre de diagnostic bien équipé.
Vous pouvez aussi faire appel à votre groupement sanitaire départemental, si vous en êtes adhérent, pour avoir droit à la visite d’un technicien sanitaire apicole.
Si l’abdomen de vos abeilles est réduit, c’est-à-dire, plus courts que les ailes ; vérifiez les réserves de votre ruche et disséquez le gros intestin. Les causes de ce symptôme peuvent être : la malnutrition, nosémose (envoyer un échantillon pour diagnostic) ou le varroa.
L’INSPECTION INTERNE DE LA RUCHE
L’inspection du nid à couvain est l’une des manières les plus simples et les plus précises de déterminer la santé de la ruche. La présence de couvains d’âges différents indique ce qui se passait quelques jours auparavant. Cette inspection se fait en ouvrant la ruche et, dans un premier temps, en visualisant le nombre d’abeilles qui couvrent les cadres supérieurs des rayons, puis en inspectant individuellement chaque rayon afin d’évaluer le couvain (et donc indirectement la reine), l’état sanitaire, les réserves de nourriture, etc.
Ouvrir une ruche entraîne un stress pour les abeilles (et une augmentation de leur consommation de miel), il est donc important de choisir le moment où elles montrent le moins d’agressivité, c’est-à-dire par temps clair et en milieu de journée (profitant de l’absence des butineuses qui sont les plus “agressives”).
Par ailleurs, nous éviterons d’ouvrir les ruches durant les mois les plus froids, car cela détruira toutes les jointures de propolis que les abeilles ne pourront pas refermer (le propolis durcissant à basse température), laissant ainsi des espaces ou des fissures entre les éléments de la ruche que nous avons déplacés, par où le froid peut entrer, ce qui peut entraîner une consommation accrue des réserves, l’arrêt du couvain, et même la mort de la colonie.
En observant les rayons, nous évaluerons :
- L’état de la reine, ou la présence d’œufs et de jeunes larves (un œuf par cellule).
- L’état de la cire.
- La ponte compacte et homogène.
- Les réserves de miel et de pollen (notamment pendant les mois de disette et l’hivernage) pour déterminer s’il est nécessaire de fournir une alimentation supplémentaire.
- L’espace suffisant pour la ponte de la reine et pour le stockage des réserves.
- L’absence de cellules de remplacement ou d’essaimage.
Tableau diagnostique de l’intérieur de la ruche
Qu’est-ce qu’on observe ? | Cause : |
Pas de couvain. | Pas de reine. Reine défaillante. |
Abeilles avec des ailes rongées. | Varroa. |
Plusieurs œufs dans la même cellule. Couvain uniquement de mâles. | Colonie bourdonneuse. |
Couvain clairsemé. | Varroa. Maladies du couvain (loques, couvain plâtré, virus). Reine défectueuse. Empoisonnement. Flux de nectar intense (miel dans les cellules sans couvain). |
Deux reines. | Remplacement. Essaimage. |
Petite surface de couvain compacte. | Reine nouvellement fécondée. Manque d’espace. Pas assez de nourrices pour s’occuper du couvain. |
Odeur de pourri (ammoniaque) | Loque américaine. |
En conclusion, nous réalisons qu’il est très important pour l’apiculteur de développer son propre jugement et de bien connaître tout ce qu’il observe. Comme humble recommandation, soyez prudent avec les conseils qui contredisent votre instinct : si vous ne vous sentez pas bien ou si cela vous met mal à l’aise, ne vous précipitez pas à les mettre en pratique sans avoir préalablement investigué.
Nous arrivons tous, d’une certaine manière, à l’apiculture avec des expériences de vie qui influencent ce que nous savons et ce que nous croyons. Faites-vous confiance. Si un conseil ne vous convainc pas totalement, cherchez une autre solution. Et souvenez-vous : les plus expertes en apiculture sont les abeilles elles-mêmes !
ISNI 0000 0005 1801 1100 | Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.