Introduction
Le venin d’abeilles ou apitoxine est une substance produite par les abeilles dans deux glandes et accumulée dans un sac faisant partie de l’appareil défensif.
Comme le dard est doté d’une pointe en forme de harpon, lorsqu’une piqûre est effectuée sur un animal à peau flexible, il reste coincé. Les efforts de l’abeille pour se libérer entraînent le détachement de ce sac contenant le venin accumulé et des muscles environnants. Ces muscles continuent à se contracter pendant un certain temps, ce qui pousse le venin du sac où il est stocké vers le canal situé au milieu du dard, d’où il pénètre dans le sujet piqué.
Cette substance a pour but de défendre la ruche et est présente chez les ouvrières, ainsi que chez la reine bien que son appareil défensif soit « atrophié » (sans dard). Les faux-bourdons, quant à eux, ne possèdent pas d’appareil défensif.
Les ouvrières, à leur naissance, possèdent un venin immature. Tout au long de leur vie au sein de la ruche, ce venin mûrit. Lorsque les ouvrières commencent à travailler à l’extérieur, l’apitoxine a complété sa maturation dans le sac de venin et est biologiquement active, c’est-à-dire capable de causer des blessures ou la mort de l’agresseur.
Cette introduction est utile pour comprendre les différents systèmes d’extraction de l’apitoxine.
Le système d’extraction de l’apitoxine
L’apitoxine est utilisée depuis longtemps par l’homme pour traiter la douleur, en administrant des « piqûres » directement sur la zone douloureuse. Cependant, au début du XXe siècle, une ampoule d’apitoxine pour usage humain a été présentée en Allemagne, obtenue par extraction et destruction des dards, puis leur mélange avec du sérum, suivi d’une filtration.
Dans les années 80, des systèmes d’obtention d’apitoxine ont été développés, utilisant des stimuli électriques pour faire piquer les abeilles sur une vitre, après quoi le venin est raclé. C’est cette méthode qui est utilisée aujourd’hui.
Cette description résume l’essence de l’obtention de l’apitoxine, mais il existe de nombreuses variantes que nous allons décrire ci-dessous.
Le système d’extraction de l’apitoxine est regroupé autour de :
- l’émetteur de pulsations électriques
- le câblage
- les grilles
- les vitres
- L’émetteur de pulsations électriques
L’émetteur de pulsations est l’appareil qui émet des impulsions électriques avec pour objectif d’irriter les abeilles, qui perçoivent cela comme une agression. Cela déclenche leur instinct de défense de la ruche, et ainsi, toutes les gardiennes vont piquer cet « agresseur ». L’appareil que l’on utilise est capable de stimuler jusqu’à 40 grilles simultanément.
- Le câblage
Le câblage est un ensemble de dispositifs (câbles, connecteurs, rallonges) qui conduisent l’impulsion électrique depuis l’émetteur vers la ruche.
- Les grilles
Les grilles sont les dispositifs placés dans la ruche pour que les abeilles piquent. Elles se composent de deux parties :
- La partie supérieure est une grille constituée de fins fils en acier inoxydable où circule le courant, et où les abeilles se posent.
- En dessous de cette zone de circulation de courant, se trouve une sorte de boîte dans laquelle sont placées les vitres.
- Les vitres
Les vitres sont de différentes tailles en fonction du type de grille utilisé, généralement d’une épaisseur ne dépassant pas 1,5 mm. C’est sur ces vitres que l’abeille dépose son venin, car elle ne peut pas pénétrer ce matériau. Sur l’image, on peut voir les vitres enveloppées de latex, avec des petites gouttes de venin (taches plus sombres) sur celles-ci.
Notez que les vitres sont enveloppées d’un latex pour éviter toute contamination par l’air.
Il existe d’autres variations de cette méthode, mais nous nous concentrerons sur celle-ci.
Les Méthodes de récolte et d’extraction du venin d’abeille
Dans la méthode la plus couramment utilisée aujourd’hui, certains producteurs placent les grilles à l’intérieur de la ruche (méthode d’extraction interne). D’autres, comme nous, les placent sur la planche d’envol (méthode externe).
- Méthode interne (meilleures quantités collectées)
L’avantage de la méthode interne est qu’elle permet d’obtenir une plus grande quantité de venin. L’inconvénient est que l’on doit ouvrir la ruche, et qu’à l’intérieur, il y a une plus grande proportion d’abeilles avec un venin immature. Ainsi, même si on semble obtenir une grande quantité de substance, celle-ci s’avère moins efficace lors des traitements.
- Méthode externe (meilleure qualité récoltée)
L’autre méthode externe, dite de la planche d’envol, a l’avantage d’être facile à mettre en place : il n’est pas nécessaire d’ouvrir la ruche et on peut observer directement ce qu’il se passe. De plus, le venin obtenu provient principalement des abeilles adultes – qui sortent de la ruche après une vingtaine de jours – donc d’un venin mûr, biologiquement actif, ce qui se reflète dans les résultats des traitements.
La récolte
Comme l’émetteur de pulsations peut alimenter 40 grilles simultanément, on installe les équipements dans un rucher contenant environ ce nombre de ruches.
Lors de la récolte, on installe les équipements, avec environ 40 grilles et 80 vitres, qui se remplissent en 4 à 8 minutes. On change les vitres autant de fois que possible (jusqu’à 4 à 5 fois). Après environ 40 minutes, le rucher est « épuisé » et il est temps de ranger l’équipement et de passer à un autre rucher à proximité.
En une matinée, il est possible de récolter environ 400 à 500 vitres (variable selon le type d’abeille). Avec environ 20 bonnes vitres, soit 10 ruches, on peut fournir 1g de venin de haute qualité. Si on change les vitres 2 à 3 fois, il est possible de récolter 8 à 12g d’excellent venin avec environ 40 ruches, en une heure.
L’extraction
Enfin, la méthode d’obtention du venin varie également. Certains le raclent immédiatement après la récolte, obtenant ainsi une pâte de venin qui est laissée à sécher à froid, à une température inférieure à 0ºC. D’autres, laissent le venin sécher sur les vitres avant de le racler pour obtenir une poudre blanche, que l’on stocke ensuite dans des flacons en verre teinté, conservés à une température inférieure à 0ºC.
Ici sur la photo pour la deuxième méthode, nos vitres sont petites, d’environ 11 x 11 cm, ce qui nous permet une meilleure manipulation lors du raclage du venin. Mais surtout, elles sont plus faciles à envelopper de latex, ce qui permet à l’abeille de déposer l’apitoxine dans un espace protégé de l’air, ainsi que des déjections d’abeilles, et de la fumée de l’enfumoir.
Les quantités de venin obtenues avec ces différents systèmes d’extraction varient en fonction du type d’abeilles, de la saison, de l’état de la ruche, du moment de la journée, etc.
Cependant, il est essentiel de se rappeler que cette substance, l’apitoxine, est destinée à des fins thérapeutiques. Par conséquent, la qualité doit primer sur tout. Il faut miser sur de bonnes pratiques de gestion pour se concentrer sur l’efficacité de cette substance sur les patients.
ISNI 0000 0005 1801 1100 | Joshua Ivars es gerente de LA TIENDA DEL APICULTOR y autor del blog, donde comparte contenido técnico y práctico para apicultores. Con amplia experiencia en el sector apícola, se dedica a ofrecer consejos y soluciones basadas en las necesidades reales del apicultor, aportando su conocimiento en productos y prácticas esenciales para la apicultura.